L’ascenseur de rêves est au 1913
Idée d’œuvre non encore expérimentée, avis aux bricoleurs(euses) !
Mais de quoi donc s’agit-il ?
Et bien , l’ascenseur de rêves se compose d’un vélo, parce qu’il faut beaucoup pédaler avant d’atteindre le vrai, le beau, l’unique. Platon est intraitable sur la question (La République, VII, 514a/517a : le mythe de la caverne).
Placés chacun devant et derrière ce vélo (mais non fixés à lui), deux panneaux en position verticale prêts à recevoir les projections de « l’enfourcheur(euse) de rêves ». Car les roues du dit vélo, débarrassées chacune de leur pneu et chambre à air, sont équipées à la place d’une série de capsules en son rail finement perforées sur le dessus afin de permettre aux micro gouttes de la peinture enfermée dans ces capsules de s’en échapper très lentement (côté cycliste, le vélo est équipé d’un garde boue afin de lui épargner les projections…); la vitesse plus ou moins élevée et régulière, et le temps passé à pédaler déterminent l’intensité des couleurs du rêve et aussi la plus ou moins grande homogénéité de leur composition. Important : le cycliste a le « choix » des couleurs et de leur emplacement dans les capsules. Mais ce « choix » doit se faire de manière automatique, sans idées préconçues afin qu’une fois installé sur son ascenseur le cycliste exquis puisse voir le rêve nouveau ! Automatique aussi doit être le « choix » possible de la taille des roues qui ne sont rien d’autre ici qu’une représentation des cycles plus ou moins longs de la vie (cycles du sommeil, alternance éveil-endormissement, phases d’enthousiasme ou de grande tristesse dans une existence, 3 âges de la vie, etc.) et aussi un clin d’œil à Marcel (d’où le « 1913 » …). Dans l’absolu, le cycliste devrait pouvoir choisir également le sens de rotation des roues qu’un mécanisme ingénieux du vélo pourrait commander indépendamment pour la roue avant et celle arrière puisqu’on ne fait pas toujours qu’avancer dans la vie, parfois même de manière contradictoire, et que nos rêves sont aussi le reflet de tout ça.
Dans l’absolu encore, le panneau placé à l’avant du vélo doit tourner lui aussi, tout comme celui placé à l’arrière, dans le sens des aiguilles d’une montre et selon le rythme de l’écoulement universel du temps, car ce temps là échappe au contrôle du cycliste et il n’aura pas la possibilité d’en choisir la vitesse.
Enfin, les panneaux devraient être imprégnés d’un produit qui déconstruise le rêve une fois la peinture projetée sur les panneaux, celui-ci n’ayant duré que le temps de la mise en mouvement de l’œuvre car « tout ce qui est exceptionnel ne dure pas » (Roger Hodgson). Seule subsistera l’émotion ressentie à la vue de la réalisation du rêve.
Maintenant, vous allez me dire, c’est quoi l’objectif de cette œuvre ? Tout simplement, permettre de partager avec d’autres ce qui habituellement ne peut pas l’être ; nos rêves nous sont propres, ils n’appartiennent qu’à nous, même racontés. Par cette œuvre, je propose de donner la possibilité d’objectiver nos rêves pour les rendre accessibles à d’autres avec qui nous aurons choisi de vivre cette expérience.
J’entends une autre question : pourquoi un panneau à l’arrière du vélo qui ne peut être vu du cycliste ? Je crois qu’il y a des rêves que nous ne voyons pas ou ne voulons pas voir, mais que d’autres voient à notre place (proches ou pas, ce n’est qu’une affaire de sensibilité et de rencontre). Rq. : d’après les critères précédents, le rêve projeté sur le panneau arrière est forcément différent de celui du panneau avant.
Bon, si cette idée est mise en ligne, merci aux éventuels lecteurs de n’être pas trop sévères avec mes rêves... Et si elle vous inspire, c’est tant mieux.
Alexandra Toganine
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